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"J'avais 9 ans quand ils nous ont raflées", le livre-témoignage d'Arlette Testyler, internée à Beaune-la-Rolande en 1942

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Arlette Testyler est l'une des dernières rescapées de la rafle du Vel d'Hiv. En 1942, internée au camp de Beaune-la-Rolande dans le Loiret, elle s'en échappe. Elle livre son histoire dans l'ouvrage "J'avais neuf ans quand ils nous ont raflées", qui paraît ce mercredi 15 mai.

Détail du Mémorial des enfants du Vel d'Hiv au Cercil à Orléans Détail du Mémorial des enfants du Vel d'Hiv au Cercil à Orléans
Détail du Mémorial des enfants du Vel d'Hiv au Cercil à Orléans © Radio France - Mathilde Bouquerel

Arlette Testyler a déjà écrit un livre, "Les enfants aussi !", avec son mari Charles Testyler. Mais son second ouvrage, qui paraît ce mercredi 15 mai, est plus personnel. Si personnel qu'elle a d'abord refusé l'idée. "Ce sont les éditions Hugo Doc qui m'ont dit 'il faut écrire votre histoire.' Et puis mes petits-enfants, mes arrière-petits-enfants, ont dit 'si, Mamie, il faut le faire'" explique la Parisienne âgée de 91 ans. "J'avais neuf ans quand ils nous ont raflées" c'est son histoire, celle de sa mère et de sa sœur aussi, toutes trois raflées le 16 juillet 1942 et conduites au Vélodrome d'Hiver, puis au camp de Beaune-la-Rolande.

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Une des dernières rescapées de la rafle du Vel d'Hiv

Issue d'une famille juive polonaise, Arlette Testyler est l'une des dernières rescapées de la rafle dite du Vel d'Hiv. À partir de 1995, année où Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs, elle prend la parole, témoigne de cette période, participant plusieurs fois à des conférences organisées par le Cercil, le Centre d'études et de recherches sur les camps d'internement du Loiret. "Quand on est arrivé dans le camp, les gens ont commencé à comprendre. Ma maman, travaillant dans les bureaux, est allée trouver les gendarmes. Elle leur a dit, 'vous nous avez pris tout ce que l'on possédait, mais j'en ai caché. Si vous me relâchez avec mes enfants, je vous dirai où c'est'" a-t-elle raconté.

"Si on les oublie, ils meurent une deuxième fois ces enfants-là"

Arlette, sa soeur et sa mère s'enfuient donc, et sont cachées près de Vendôme (Loir-et-Cher) jusqu'à la fin de la guerre. Le père d'Arlette et des amis d'enfance ne sont pas revenus de déportation. C'est pour eux qu'elle a finalement accepté d'écrire son histoire. "Dans l'immeuble où j'habitais, il y avait quatre familles, tous avec des enfants. Tout le monde a été déporté, personne n'est revenu" déclare nonagénaire, au bord des larmes. "C'est pour que les générations futures, justement, n'oublient pas. Si on les oublie, ils meurent une deuxième fois ces enfants-là."

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