Saône-et-Loire : Autun demande la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle suite aux inondations

On connaissait les épisodes Cévenols dans le Sud de la France, mais avec le réchauffement climatique, on va sans doute devoir ajouter prochainement dans le catalogue des catastrophe, les épisodes Morvandiaux. Les 9 et 10 mars, il est tombé l'équivalent d'un mois de précipitation en une journée sur cette région bourguignone entrainant une montée brusque de plusieurs rivières. La Côte-d'Or a été touchée dans le secteur de Saulieu mais la Saône-et-Loire n'y a pas échappé, notamment la ville d'Autun où l'Arroux, le Ternin et l'Acaron sont brusquement sortis de leurs lits, inondant une partie de la ville, dans les quartiers bas. Une cinquantaine de maisons et de locaux professionnels se sont retrouvés les pieds dans l'eau.

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Un phénomène exceptionnel et surprenant à cette saison

"On a eu un épisode pluvieux, pas forcément très intense mais assez long, sur des sols qui étaient gorgés d'eau, avec des réservoirs d'eau qui étaient pleins et qui ont fait que les dernières pluies ont fait déborder les cours d'eau comme l'Arroux" détaille le maire d'Autun, Vincent Chauvet. L'élu explique que ce type de crue s'est déjà produit dans un lointain passé mais qu'il est très inhabituel au printemps. "On sait que l'Arroux a un profil assez particulier et qu'en période de crue, il a le débit de la Marne. On est sur des cours d'eau, des rivières qui sont capables de monter très vite. Les Romains l'avaient vu d'ailleurs puisqu'ils avaient, à l'époque, construit un canal derrière le temple de Janus pour dévier les eaux. C'est un phénomène qui est documenté, qui existe, qui est relativement rare, surtout à cette période de l'année, puisque les inondations, c'est plutôt en automne. C'est ce qui nous a surpris. C'est à la fois le caractère soudain et le fait que cela se soit passé pour deux affluents de l'Arroux la nuit". reconnait le premier magistrat autunois.

Une reconnaissance d'état de catastrophe naturelle avec un objectif financier et moral

Le problème avec ce type de démarche administrative, c'est la longueur avant de voir paraître l'arrêté au journal officiel. Si la demande a été déposée dès le lundi 11 mars en sous préfecture, il faudra sans doute attendre de long mois avant qu'elle ne reçoive un avis au plus haut sommet de l'Etat. Pourtant, la reconnaissance de l'Etat de catastrophe naturelle est très importante à différents niveaux explique Vincent Chauvet.

"Ça a de conséquences importantes. La première, évidemment, sur l'indemnisation, ne serait ce que pour remplacer un frigo, il y a des ménages modestes qui ont besoin d'être vraiment accompagnés et vraiment bien indemnisés pour revenir habiter dans leur logement. Il y a aussi des frais de relogement qui sont pris en charge. Et puis il y a un aspect aussi de reconnaissance morale parce que lorsque l'eau rentre chez soi, parfois des deux côtés, c'est traumatisant. Entre l'Arroux et le Ternin, il y a des habitations qui ont été inondées doublement. On voit l'eau qui continue à monter. 50 centimètres, un mètre, un mètre 40 et on ne peut rien faire. Il y a un état de sidération, de choc. C'est une violence psychologique qui est très  forte. Et cette reconnaissance de catastrophe naturelle, c'est aussi pour montrer le caractère anormal, extrême, exceptionnel de ce qui s'est passé et permettre aussi aux habitants de pouvoir sereinement continuer à habiter dans leur logement en se disant que finalement, ils le vivront peut être ce traumatisme qu'une fois dans leur vie." explique Vincent Chauvet.