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Témoignages : des sapeurs pompiers franc-comtois, en grève, s'inquiètent face au risque de cancer

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Plusieurs centaines de sapeurs-pompiers ont manifesté dans les rues de Paris ce jeudi avec pour principale revendication leur santé. Des soldats du feu franc-comtois, en grève, s'inquiètent face au risque de cancer.

Une vingtaine de sapeur-pompiers terrifortains et une dizaine du Pays de Montbéliard ont participé au cortège parisien jeudi 16 mai Une vingtaine de sapeur-pompiers terrifortains et une dizaine du Pays de Montbéliard ont participé au cortège parisien jeudi 16 mai
Une vingtaine de sapeur-pompiers terrifortains et une dizaine du Pays de Montbéliard ont participé au cortège parisien jeudi 16 mai - Sébastien Boillot

Les sapeurs-pompiers de toute la France en grève symbolique jeudi 16 mai. Au cœur de leur mobilisation, un sentiment d'abandon de la part de l'État. Un cortège a porté les revendications dans la capitale, avec pour principales demandes la hausse de la prime de feu, une prime pour les Jeux Olympiques mais surtout des mesures pour protéger leur santé au travail.

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"Je cumule les enterrements avec mes collègues"

"Je vais avoir 44 ans et j'accumule les enterrements avec mes collègues, témoigne Pierre-Arnaud Fillatre (syndiqué FO), mobilisé à Paris, comme une dizaine de soldats du feu du Pays de Montbéliard. On a pas mal de collègues qui étaient sportifs, qui n'étaient pas fumeurs et qui finalement partent rapidement. Il y a plusieurs pathologies qui sortent, mais la plupart du temps, il ne faut pas se voiler la face, on sait d'où ça vient..."

Il y a d'abord la confrontation aux fumées, qui augmente le risque de cancer, mais aussi certains de leurs équipements. Des mousses anti-incendie ainsi que leur combinaison contiennent des PFAS, des agents classés comme potentiellement cancérogènes par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer).

Le risque de contamination serait alors "chronique", selon Sébastien Boillot, président du Syndicat autonome du Territoire de Belfort. Il fait partie de la vingtaine de Terrifortains à avoir fait le déplacement à Paris. "On intervient avec des tenues qui absorbent les produits chimiques, l'amiante par exemple, quand on est sur l'intervention. Quand les tenues refroidissent, elles restituent tous ces produits chimiques soit dans les camions, soit en caserne. Et comme vous reprenez le travail à la garde d'après, vous mettez une tenue qui n'est pas forcément très propre et qui va vous contaminer, petit à petit."

Plusieurs centaines de pompiers ont manifesté dans les rues de Paris jeudi 16 mai.
Plusieurs centaines de pompiers ont manifesté dans les rues de Paris jeudi 16 mai. - Sébastien Boillot

L'intersyndical demande une meilleure reconnaissance du risque de cancer. Un seul (celui du nasopharynx) est reconnu en France comme maladie professionnelle chez les pompiers, contre une trentaine aux États-Unis. Cela entraine des difficultés dans la prise en charge, mais aussi, un manque de contrôles en amont. "On a des inspections, mais les radios des poumons sont très peu fréquentes. Or on sait pertinemment qu'avec un cancer, le dépistage est important dans le traitement de la maladie."

Ce débat pourrait être porté jusqu'à l'Assemblée nationale à l'initiative du député insoumis du Territoire de Belfort Florian Chauche. Il a formulé, en amont de la mobilisation, une "proposition de résolution" pour mieux protéger les pompiers exposés aux risques professionnels. Il demande notamment un dossier médical unique tout au long de la carrière, un suivi psychologique et un suivi post-professionnel en cas d'apparition d'une maladie après l'arrêt de l'activité.

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