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Sécheresse : "si l'on n'arrose pas, c'est la mort assurée du golf de Beaune-Levernois"

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Sous les feux des critiques après l'obtention d'une dérogation de l'Etat sur les restrictions d'eau, les golfs clament la nécessité d'une telle mesure. C'est même une question de survie pour celui de Beaune-Levernois.

Pierre Dupraz, le directeur du golf de Beaune-Levernois. Pierre Dupraz, le directeur du golf de Beaune-Levernois.
Pierre Dupraz, le directeur du golf de Beaune-Levernois. © Radio France - Virginie Vandeville

C'est une association qui ne plaît pas aux professionnels du secteur. Associer Riche et golf.  "Le golf a le vent en poupe, on a beaucoup de licenciés, de tous milieux sociaux. Il faut que les gens en aient conscience", assure Pierre Dupraz, le directeur du golf de Beaune-Levernois depuis plus de trois ans. Un étiquette qui colle à la peau de ces établissements et qui explique peut-être en partie la polémique de ces derniers jours. Les établissements de France ont en effet obtenu une dérogation pour arroser, même dans les départements en crise sécheresse, un partie de leur terrain. 

Et pas n'importe quel terrain se défend le gérant. Il s'agit du green, c'est-à-dire la zone d'herbe la plus rase du parcours situé autour du trou. "Ce sont des surfaces plus sableuses que le reste du terrain donc plus fragiles. Si on arrive à sauvegarder, le golf peut continuer à être pratiqué", précise Pierre Dupraz. 

1,5 hectare arrosés sur 50

Le vert du green qui s'étend sur 1,5 hectare fait d'ailleurs tâche lorsqu'on observe les quelques 50 hectares total du terrain en grande partie jauni par la sécheresse. "Il ne faut pas mentir sur les chiffres. Ce que l'on arrose c'est à peine deux pourcents de notre surface. Il faut que chacun y mettent un peu de bon sens. On n'est pas le seul sport de gazon et je ne pense pas que les autres subissent autant de critique", ajoute le gérant qui parle d'une vrai nécessité de garder en bon état le green.

Seul le green est arrosé en cette période de sécheresse et de restrictions.
Seul le green est arrosé en cette période de sécheresse et de restrictions. © Radio France - Virginie Vandeville

Les emplois menacés

Le professionnel précise ainsi que si l'arrosage ne se fait pas, le green pourrait griller en une semaine à peine. De le refaire, "cela mettrait entre 6 mois et 1 an et on devrait débourser plus de 30 000 euros. Après deux ans de crise, on ne peut pas se permettre cela. Si l'on ne peut pas arroser, c'est la mort assurée du golf de Beaune-Levernois et l'ensemble des golfs". Les 13 emplois seraient également menacés. 

Les bassins de récupération d'eau, une solution

Un drame que souhaite à tout prix éviter le dirigeant qui assure réfléchir et se pencher sur des alternatives pour affronter les sécheresses à venir. Une solution pourrait ainsi le soulager, les bassins de récupération d'eau. Un virage déjà pris dès son ouverture au golf de Quétigny. "On récupère l'eau de pluie qu'il y a sur nos parcours, qui ruisselle et qui tombe dans les égouts puis on les entrepose dans deux lacs avant de l'utiliser pour les départs et les greens", assure Margaux Bardol, la directrice-adjointe du golf de Quétigny. 

Une eau tombée du ciel, qui permet de préserver les nappes phréatiques. "On devrait tenir jusqu'à la fin de l'été sans devoir acheter de l'eau non potable", précise encore la professionnelle. Et à Quétigny, on compte augmenter sa réserve en eau. Le golf a ainsi rejoint un programme avec sa communauté de communes permettant d'ici dix ans de pouvoir récupérer de l'eau non-potable via une station d'épuration. 

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