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Coronavirus : des centres basques arrêteront la vaccination quand ils n'auront plus de Pfizer

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Des soignants du centre de Glain à Bayonne annoncent ce lundi qu'ils arrêteront de vacciner lorsque leurs stocks de Pfizer seront écoulés. Ils s'inquiètent que des patients ayant réservé pour ce vaccin doivent finalement recevoir du Moderna. Même position à Anglet, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz.

200 infirmiers se relaient au centre de Glain à Bayonne pour la vaccination. 200 infirmiers se relaient au centre de Glain à Bayonne pour la vaccination.
200 infirmiers se relaient au centre de Glain à Bayonne pour la vaccination. © Radio France - Jules Hauss

Alors que le Premier ministre Jean Castex a rappelé ce lundi soir l'importance de la vaccination, notamment pour la 3e dose, eux ont décidé de ne pas vacciner avec du Moderna des patients ayant réservé pour du Pfizer. Des soignants du centre de Glain à Bayonne annoncent dans un communiqué ce lundi qu'ils arrêteront les injections lorsque leurs stocks de Pfizer seront écoulés, soit les prochains jours selon eux.

Le problème n'est pas le vaccin en soi disent-ils, mais le défaut d'information des patients. D'autres centres de vaccination au Pays Basque, notamment ceux d'Anglet et Saint-Jean-de-Luz, sont sur la même longueur d'onde.

Pas opposés au Moderna

"Il ne s’agit pas de remettre en cause la qualité du vaccin Moderna", écrivent les soignants, des infirmiers coordinateurs du centre bayonnais, dans un communiqué. Ils rappellent d'ailleurs que ce vaccin a déjà été administré aux côtés du Pfizer sur le centre de Glain. "Nous dénonçons le procédé opaque consistant à imposer ce vaccin sans que le patient ait pu bénéficier d’une information claire et loyale au préalable lors de la prise du rendez-vous." Les soignants s'inquiètent en effet pour les rendez-vous déjà pris pour du Pfizer jusqu'à fin janvier, alors qu'ils devront administrer normalement du Moderna, "sans que le patient en ait été informé au préalable". 

Les centres de vaccination d'Anglet, de Biarritz et de Saint-Jean-de-Luz affirment adopter la même position. Mais "l'ARS (Agence Régionale de Santé) n_ous a promis de tout faire pour honorer les rendez-vous déjà pris pour du Pfizer",_ affirme Jean-Paul Ospital, adjoint au maire d'Anglet qui suit la gestion de son centre de vaccination. Les coordinatrices de celui de Bayonne, qui vaccine actuellement 500 personnes par jour avec du Pfizer, ne sont guère optimistes. Elles sont quasiment sûres qu'il n'y aura pas ou peu de nouvelles livraisons de doses de la société américaine : "on a encore eu la pharmacie du Centre Hospitalier de la Côte Basque dans la journée" et il n'y en a pas en stock, explique Audrey, l'une des coordinatrices bayonnaises. 

La crainte des mécontentements et d'agressions

Avec ses collègues, près de 200 soignants qui se relaient au centre de Glain, elle est donc prête à faire jouer son droit de retrait et arrêter de vacciner dès que les stocks de Pfizer seront épuisés. Vraisemblablement à partir du début de semaine. Le problème n'est pas médical, mais éthique. "Nous ne sommes pas opposés au Moderna", martèle Audrey. C'est le manque de communication en amont qui est montré du doigt. Sa brutalité également, puisqu'"en substituant (le Pfizer) avec du Moderna, nous ne pourrons pas vacciner les moins de 30 ans. Il faudra qu'on les récuse et qu'on les envoie vers la vaccination de ville qui est déjà saturée."

Même discours du côté de Saint-Jean-de-Luz : "si ils ne nous livrent pas (en Pfizer, ndlr), nous ne vaccinerons pas", confirme le docteur Stéphanie Daragnes qui gère le centre de vaccination. "Nous n'allons pas nous exposer à des discussions sans fin, voire à des mécontentements et même des agressions, comme cela a déjà été le cas avec des anti vaccins", explique le médecin. De la colère, des menaces, les soignants bayonnais y ont aussi été exposé, "mais de façon diffuse, isolée", tempère Audrey. Elle et ses collègues redoutent que, cette fois, ce courroux soit généralisé à tous les patients qui se verront proposé du Moderna à la place du Pfizer prévu. Renseigner et expliquer à 500 personnes chaque jour, avec le risque de subir la colère de certains ? "On a pas les épaules pour", affirme Audrey. 

Le gouvernement veut privilégier le Moderna

La semaine passée, le ministère de la Santé a informé quelques 650 centres de vaccination en France qu'ils seraient désormais fournis essentiellement en Moderna. Le gouvernement veut désormais privilégier ce vaccin, dont les stocks sont plus importants que les autres, dans les centres. De ce fait, il veut diriger les moins de 30 ans et les patients souhaitant absolument du Pfizer vers la vaccination de ville. 

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