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Grippe aviaire en Dordogne : dans les élevages touchés, la désinfection totale mais "on n'est sûrs de rien"

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La ferme de Fages à Saint-Geniès, en Dordogne, a été touchée deux fois par la grippe aviaire en avril et en décembre dernier. Tous les canards ont été abattus. L'éleveur Yann Mazet désinfecte son exploitation pour pouvoir reprendre son activité, sans être sûr d'être protégé pour autant.

Yann Mazet voudrait repeupler la moitié de son exploitation en mars Yann Mazet voudrait repeupler la moitié de son exploitation en mars
Yann Mazet voudrait repeupler la moitié de son exploitation en mars © Radio France - Gabin Grulet

Les près sont entièrement vides, les bâtiments inhabités, et le silence pesant. Yann Mazet, l'éleveur de la ferme de Fages, à Saint-Geniès, en Dordogne, a été victime à deux reprises de cas de grippes aviaire en avril et en décembre dernier. Dans le rouge après avoir perdu "plus de la moitié" de son chiffre d'affaire, il est en pleine désinfection pour "tenir le coup" en 2023.

Un long protocole

Mais le protocole qui suit un abattage n'est pas simple. Yann Mazet doit respecter certaines consignes de nettoyage. "On ne doit pas pénétrer dans les bâtiments pendant huit jours, puis on lave les lanterneaux, le plafond, les fenêtres, et on passe du détergent", décrit-il. Mais l'éleveur a aussi décidé de faire une désinfection complète avant le passage d'une entreprise spécialisée qui en réalisera une deuxième dans les prochaines semaines.

Yann Mazet met un à deux jours par bâtiment pour le désinfecter complètement
Yann Mazet met un à deux jours par bâtiment pour le désinfecter complètement © Radio France - Gabin Grulet

De la chaux vive recouvre en blanc l'entrée d'un des hangars qu'il vient de désinfecter. "Je dois m'occuper de huit bâtiments d'élevage et de trois salles de gavage", précise-t-il en se dirigeant vers le dernier d'entre eux. L'éleveur s'empare de son Kärcher et asperge le sol en béton, puis projette le désinfectant au niveau des parois. Il compte un à deux jours de nettoyage par bâtiment.

"On l'a déjà fait au mois d'avril, donc on n'est sûr de rien. Et si on est touché une troisième fois, c'est terminé", craint Yann Mazet. Il observe tristement son exploitation à l'arrêt et raconte : "Voir mes enfants me dire "Mais papa, tu rentres plus tôt ce soir", ça faisait mal". Mais il veut maintenant "relever la tête et se tourner vers l'avenir" .

"Il va falloir taper du poing sur la table"

Yann Mazet reste pourtant inquiet et développe : "La seule chose qui peut nous enlever l'épée de Damoclès qu'on a au-dessus de la tête, c'est la vaccination". Même s'il voit une "lueur d'espoir", pour le mois de septembre annoncée comme la date d'arrivée du vaccin sur la marché, il regrette que des décisions n'aient pas été prises plus rapidement. "À un moment donné, il va falloir taper du poing sur la table ou se rebeller pour sauver le monde avicole", clame-t-il.

L'éleveur espère quand même repeupler son exploitation avec la moitié des canards en mars prochain. Mais pour ne pas prendre de risques, il ne les sortira que fin avril.

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