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Championnat d'Europe : Sharon Van Rouwendaal, nageuse de Montpellier, vise un nouveau doublé

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Multi médaillée sur la scène internationale, Sharon Van Rouwendaal espère ramener deux nouvelles médailles à Montpellier. La championne néerlandaise, spécialiste de la nage en eau libre, débute son championnat d'Europe, à Rome, ce samedi. Elle s'aligne sur le 5km et sur l'épreuve reine, le 10km.

Sharon Van Rouwendaal est tentante du titre européen sur 10km et 5km Sharon Van Rouwendaal est tentante du titre européen sur 10km et 5km
Sharon Van Rouwendaal est tentante du titre européen sur 10km et 5km © AFP - FERENC ISZA

Elle espérait pouvoir viser un triplé inédit, mais elle devra finalement se contenter d'un éventuel nouveau doublé, comme à Budapest, en 2018. Les conditions météo, au large d'Ostie où se tiennent les championnats d'Europe de natation en eau libre, ont en effet eu raison de la motivation de Sharon Van Rouwendaal et de certaines de ses concurrentes. 

"Elle adore Montpellier et elle veut finir sa carrière à Montpellier."

En cause ? Une mer trop agitée, des vagues nombreuses et un vent violent. Les organisateurs ont ainsi dû revoir leurs plans, ces dernières heures. Au lieu de se tenir sur quatre jours, les trois grandes épreuves se dérouleront en moins de quarante-huit heures. Infernal. Sharon Van Rouwendaal a donc renoncé au 25km, samedi après-midi, pour se concentrer sur le 5km, samedi matin, avant de conclure par sa distance favorite, le 10km, dimanche : "C'est sa spécialité, c'est l'épreuve olympique, celle où elle a été médaille d'or et d'argent sur les deux derniers JO", confie Philippe Jamet, président du MUC où elle est licenciée. 

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Indétrônable ?

C'est donc avec le statut de favorite que l'ancienne protégée de Philippe Lucas s'élancera, elle qui a presque tout gagné, depuis son arrivée à Montpellier. Dévoreuse de médailles, la spécialiste de la nage en eau libre a notamment raflé l'or aux mondiaux de Kazan (2017) sur le 25km, puis aux Jeux Olympiques de Rio (2018) sur l'épreuve reine, le 10km. 

"Toutes celles qui ont partagé une chambre ou un repas avec Sharon sont revenus enchantées."

En plus de ça, une pluie de médailles et un bel arc en ciel pour la jeune femme de 28 ans : de l'or, de l'argent et du bronze, décrochés sur des compétitions majeures, depuis 2014. Un palmarès long comme le bras, pour la néerlandaise qui a tenu à rester licenciée au MUC Natation, bien qu'elle a fait le choix de s'entraîner en Allemagne, l'an dernier.

De quoi faire dire à Philippe Jamet, à la tête du club héraultais depuis 2007, que son athlète est la plus grande championne qu'il a vu passer : "championne avec un grand C, même ! Parce que c'est une belle championne. Elle a des valeurs que beaucoup de champions ont, mais que tout les champions n'ont pas. Et c'est pour ça qu'on est très heureux de l'avoir avec nous au club (...) C'est une locomotive, un leader, une grande soeur. Pour le président de club que je suis, c'est génial". 

Sharon Van Rouwendaal se bat notamment contre la brésilienne Anna Marcela Cunha, lors des compétitions majeures
Sharon Van Rouwendaal se bat notamment contre la brésilienne Anna Marcela Cunha, lors des compétitions majeures © AFP - KEMPINAIRE Stéphane

Les JO de Paris en ligne de mire

Tenante du titre sur 10 km et 5 km à l'échelle européenne, Sharon Van Rouwendaal espère, comme en 2020 à Budapest, et comme en 2018 à Glasgow, s'adjuger de nouveau le graal sur 5km et 10km. 

"Elle a écrit des pages de l'histoire de l'eau libre que personne n'a écrit."

La native de Baarn resterait alors la plus redoutée des nageuses du vieux continent, à moins de deux ans des Jeux Olympiques, qui seront potentiellement ses derniers : ceux de Paris, capitale d'un pays qui l'a adopté et qu'elle contribue, largement, à faire briller. 

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Une échéance à l'issue de laquelle Philippe Jamet est convaincu de voir sa nageuse revenir une fois de plus couronnée : "Elle a le talent et l'envie pour ramener, au minimum, une médaille. Je pense qu'elle a, au plus profond d'elle, envie de revenir avec l'or. Dans son pays d'adoption, en plus. C'est un objectif très clair qu'elle a en tête (...) Elle a écrit des pages de l'histoire de l'eau libre que personne n'a écrit. Déjà, c'est la première nageuse médaillée aux JO en eau libre qui remonte sur le podium lors des suivants. Et elle sera aussi la première (sourire) à remonter dessus une troisième fois de suite, lors de ceux de Paris". 

L'or aux JO de Paris ? "C'est un objectif très clair".

Admiratif, Philippe Jamet sait cependant que Sharon Van Rouwendaal devra faire face à une concurrence féroce : "E_n ce moment, elle a une grande rivale qui est brésilienne. Elle l'a battu au Brésil, à Rio, et c'est la brésilienne qui a gagné à Tokyo. Mais elle (Anna Marcela Cunha) n'a pas le palmarès que Sharon a, surtout en Europe. Pour vos donner un exemple, aux championnats d'Europe 2018, Sharon s'aligne sur le 5km, elle le gagne. Elle s'aligne sur le 10km, elle le gagne. Et sur le 25km, elle a 100 mètres d'avance à 5 kilomètres de l'arrivée, elle rate une bouée, elle s'en rend compte après 150 mètres, elle fait demi-tour, elle repart loin des deux premières. Et sur les cinq derniers kilomètres, elle a rattrapé la deuxième et a fini aux pieds de l'italienne. Elle n'avait plus de jus, malheureusement. Je ne connais pas une autre nageuse, dans le monde, qui a fait ça en eau libre"._

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