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"Oubliés du Ségur" de la Santé : près de 1.000 travailleurs sociaux manifestent à Grenoble

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Près de 1.000 travailleurs sociaux ont manifesté dans le centre-ville de Grenoble en Isère ce mardi 7 décembre. Ils s'estiment oubliés du Ségur de la Santé et demandent plus de moyens humains et financiers pour leurs professions.

Les travailleurs sociaux demandent une meilleure reconnaissance de leur filière, avec de meilleurs salaires et plus de moyens humains. Les travailleurs sociaux demandent une meilleure reconnaissance de leur filière, avec de meilleurs salaires et plus de moyens humains.
Les travailleurs sociaux demandent une meilleure reconnaissance de leur filière, avec de meilleurs salaires et plus de moyens humains. © Radio France - Noémie Philippot

Ils s'estiment oubliés du Ségur de la Santé et demandent une meilleure reconnaissance de leurs métiers. Les travailleurs sociaux ont manifesté ce mercredi 7 décembre à Grenoble, près de 1.000 personnes se sont rassemblées devant l'hôtel du département de l'Isère, principal acteur de l'action sociale avant de défiler dans le centre ville. 

Femmes Miléna accompagne des femmes victimes de violences conjugales et assurent ne pas pouvoir les prendre en charge correctement faute de moyens suffisants.
Femmes Miléna accompagne des femmes victimes de violences conjugales et assurent ne pas pouvoir les prendre en charge correctement faute de moyens suffisants. © Radio France - Noémie Philippot

Ils travaillent pour l'aide sociale à l'enfance, dans des maisons d'accueil spécialisées pour les personnes en situation de handicap ou les femmes victimes de violences et dénoncent une situation similaire à celle de l'hôpital public.  Le manque de moyens ne permet plus de remplir correctement leurs missions d'accompagnement des personnes précaires. "En général, on a choisi ces métiers-là pour être dans le soin et bien souvent on répond dans l'urgence, ou mal, du coup il y a des endroits où on devient maltraitants" raconte Maya, assistante sociale au village de santé à Échirolles. "On est pleins à penser que ce sont les mêmes logiques" qu'à l'hôpital, et "que ça va vers une privatisation du social : plus penser comment on accompagne bien les gens mais comment on peut faire du fric dessus" estime la jeune femme. 

Les manifestants dénoncent une situation similaire à celle de l'hôpital public, où le manque de moyens ne permet pas d'assurer correctement les missions.
Les manifestants dénoncent une situation similaire à celle de l'hôpital public, où le manque de moyens ne permet pas d'assurer correctement les missions. © Radio France - Noémie Philippot

Un Ségur à géométrie variable

Comme dans la santé, la crise covid "a exacerbé les endroits où ça allait mal, ça allait encore plus mal. On n'arrête pas d'entendre que le secteur n'est pas assez attractif et effectivement on a pleins de collègues qui arrêtent le travail social parce que les conditions sont trop dures. Mais pour nous, la question de l'attractivité elle passe aussi par celle de la reconnaissance de nos métiers par le salaire, et aussi une reconnaissance sociale" conclut Maya. 

Ils espéraient trouver une part de cette reconnaissance dans les effets du Ségur de la Santé, mais ils sont inégaux, se font attendre et les manifestants redoutent même qu'ils n'arrivent jamais. "Là revalorisation a été accordée depuis début novembre à certaines catégories de professionnels mais pas à toutes" explique Sandra, aide médico-psychologique dans une maison d'accueil spécialisée pour les personnes polyhandicapées à Brié-et-Agonnes. Elle est concernée par cette revalorisation qui devait être versée le 1er novembre. "On savait qu'au 1er novembre on ne les aurait pas, on nous dit qu'il y aura un effet rétroactif mais le problème c'est que pour l'instant, il n'y a pas de décret qui a été signé par rapport à ça, et on est toujours dans l'attente." 

Face aux appels à réagir destinés au président du Conseil Départemental, Jean-Pierre Barbier rappelle que ces personnels ne sont bien souvent pas directement des salariés du département.  Il assure donc ne pas avoir de manière d'agir sur ces sujets qui relèvent du Ségur. "Je ne suis pas surpris" confit-il, "le Ségur de la Santé a creuse les inégalités entre les personnels hospitaliers et ceux qui ne le sont pas, je comprends les manifestants." S'il reconnaît l'importance de la revendication salariale, Jean-Pierre Barbier tient à signaler que cette mobilisation nationale "a eu un retentissement très très faible au niveau du département car nous avions seulement 2% des agents grévistes, c'est-à-dire une centaine d'agents sur les 4.700" que compte le département. 

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