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Revenus des agriculteurs : "On se demande comment arriver à la fin du mois", confie un éleveur en Dordogne

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18% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté d'après la dernière étude publiée par l'Insee ce lundi. Les éleveurs sont les plus touchés par la pauvreté. Jean-Luc Latet, producteur laitier installé près de Périgueux, voit ses revenus diminuer depuis plusieurs années. Témoignage.

Jean-Luc Latet et sa fille Laetitia, éleveurs laitiers près de Périgueux, s'inquiètent pour l'avenir. Jean-Luc Latet et sa fille Laetitia, éleveurs laitiers près de Périgueux, s'inquiètent pour l'avenir.
Jean-Luc Latet et sa fille Laetitia, éleveurs laitiers près de Périgueux, s'inquiètent pour l'avenir. © Radio France - Lise Roos-Weil

Casquette sur la tête, Jean-Luc Latet surplombe les 50 hectares de son exploitation à Eglise-Neuve-de-Vergt, près de Périgueux. L'éleveur laitier regarde sa vingtaine de vaches brouter tranquillement. Mais dans sa tête, il est constamment en train de faire les comptes, de jour comme de nuit. "Je ne dors pas, raconte l'éleveur. On calcule, on se demande comment on va arriver à la fin du mois, payer les factures. C'est compliqué." Il n'est pas seul dans cette situation. D'après le dernier rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 18% des agriculteurs en France vivent sous le seuil de pauvreté. Et les éleveurs sont ceux qui enregistrent le moins de revenus de leur activité agricole. Seul un tiers de leurs ressources provient de l'agriculture.

18% des agriculteurs en France vivent sous le seuil de pauvreté

Jean-Luc Latet voit ses factures augmenter ces dernières années : les charges, les protéines pour les animaux, sans compter les emprunts. "La situation se dégrade très vite, on parle même pas de l'électricité et des produits pétroliers qui explosent, explique l'agriculteur. On a jusqu'à 40% d'augmentation aujourd'hui sur les charges." Et dans le même temps, le prix de son lait n'augmente pas. Membre d'une coopérative, l'éleveur ne s'en sort qu'avec quelques centaines d'euros à la fin du mois. Il doit compter sur le salaire de son épouse, assistante vétérinaire. "Se lever tous les matins pour traire des vaches et ne pas gagner sa vie, c'est frustrant et démoralisant", confie-t-il.

Se lever tous les matins pour traire des vaches et ne pas gagner sa vie, c'est frustrant et démoralisant

À 27 ans, sa fille Laetitia travaille sur l'exploitation. Elle cumule cette activité avec un travail salarié. Mais elle espère, à terme, reprendre l'exploitation de son père. "Aujourd'hui, pour installer un jeune, il faut vraiment qu'il ait le moral, s'inquiète Jean-Luc Latet. Si elle trouve du travail ailleurs, elle ira travailler ailleurs." Après quatre générations d'éleveurs laitiers, difficile pour lui d'imaginer mettre un point final à l'aventure familiale.

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